Saison 2024
Une saignée pour les
écoles publiques
En ce moment, se joue en silence dans les écoles, collèges et lycées publics parisiens une véritable saignée sur les postes d’enseignant·es. Pour la rentrée 2024 : -128 postes dans le second degré et -125 postes dans le premier degré à Paris ; -2 440 dans toute la France.
Une situation de plus en plus alarmante
Notre système éducatif est à la peine pour faire réussir tous les élèves. La France se distingue par des classes surchargées, où inégalités sociales et scolaires se conjuguent. La situation devient particulièrement alarmante. Le manque d’enseignant·es entraîne une profonde crise du remplacement dans les écoles primaires parisiennes. Certains jours, jusqu’à 200 classes peuvent se retrouver sans enseignant·es ! La perte de 125 postes de professeur·es des écoles entraînera au moins 150 fermetures de classe, faisant monter partout les effectifs. Elle empêchera aussi les créations de postes nécessaires : remplaçant·es, enseignant·es spécialisé·es pour les élèves en difficulté ou en situation de handicap, formateurs·rices, etc. Dans les collèges et lycées, les 128 postes supprimés impliquent aussi des zones de remplacement insuffisamment abondées, une offre de formation réduite, des effectifs par classe toujours aussi lourds.
La baisse démographique pourrait permettre d’agir en faveur du public en donnant des conditions optimales d’enseignement dans tous les niveaux de classe. Au contraire, le gouvernement en profite pour réduire les moyens, dégradant les conditions d’apprentissages et les conditions de travail. Son mépris touche aussi les personnels d’accompagnement comme les AESH. Leur présence et leur professionnalité sont essentielles au fonctionnement des écoles et à la réussite de tous·tes les élèves. Pourtant, ils et elles gagnent moins de 900 euros par mois, et sont en nombre notoirement insuffisant. L’austérité a un coût humain considérable : les élèves en situation de handicap et les personnes qui les accompagnent.
Si rien n’est fait, le privé scolarisera plus de 50% des élèves à Paris en 2035
Ces choix sont d’autant plus nocifs que l’académie de Paris est tiraillée par de fortes inégalités : elle compte plus de 30% d’établissements en éducation prioritaire (REP et REP+) ; et 37% des collégien·nes vont dans le privé. Par ailleurs, si rien n’est fait, le privé scolarisera plus de 50% des élèves à Paris en 2035. Alors que l’on connaît la forte ségrégation sociale du privé parisien, ce n’est certainement pas le modèle de société que nous voulons pour nos enfants.
Sans compter qu’avec le décret du 22 février portant annulation de crédits publics, pourtant prévus par une loi de finances adoptée à coups de 49.3, près de 700 millions d’euros sont retirés à l’éducation nationale qui manque déjà de tout. Cette somme pourrait se traduire nationalement par plusieurs milliers de suppressions de postes. Nous dénonçons cette politique irresponsable, toujours aussi méprisante des personnels et des élèves.
Il est urgent d’agir !
Nous exigeons l’annulation des suppressions de postes et de la réforme des groupes de niveau. Nous exigeons aussi la revalorisation de tous les personnels qui font l’école au quotidien. Notre projet est celui d’un service public d’éducation à même de faire réussir tous·tes les élèves. S’il suppose des moyens, il vise l’émancipation de tous les enfants, toutes classes confondues. Il est inacceptable de faire des économies sur l’école publique alors qu’elle participe à construire les citoyen·nes de demain.